Reuh

Ai profité de mes vacances pas reposantes pour un sou pour lire un chtit bouquin trouvé au détour d'un rayon de librairie; comme quoi faire tomber l'intégralité du contenu de son portefeuille, des fois, c'est bien.

Ca s'appelle "Chômage, des secrets bien gardés" et c'est de Fabienne Brutus. Vous trouverez une interview et sa bouille ici : http://www.actuchomage.org/modules.php?op=modload&name=PagEd&file=index&topic_id=10&page_id=225

... et ailleurs si vous vous dégelez les articulations et que vous allez sur Google.

Le bouquin est pas mal parce qu'il nous explique à nous pauvres mortels le fonctionnement interne de l'ANPE, pourquoi le chômage baisse (on savait que c'était du trucage de chiffres pur et dur, mais là on a l'explication, la vraie, celle avec les vrais morceaux de circulaire officielle dedans) etc.

Elle décrit tous les fonctionnements ubuesques de cette charmante institution à grand coup d'exemples et nous donne le point de vue d'une conseillère humaine qui veut aider les gens.

Ce bouquin m'a permis de me demander si c'était normal, après tout, d'accepter n'importe quel boulot rien que pour en avoir un? est-ce qu'on n'a pas le droit de demander à faire le métier qu'on veut près de chez soi avec un salaire décent??

Ca va peut-être vous surprendre mais en tant que chargée de recrutement, ou peut-être simplement en tant que personne née en 1980 en France, je pensais automatiquement que non. Mieux : ça me semblait réserver à d'autres, l'élite des "bac + 5"...

Points négatifs : elle est très parti pris dans ces commentaires et peut-être un peu trop utopiste. Depuis quand les marchands de travail ne se soucient pas du prix de leurs candidats, par exemple. Depuis quand une RH va prendre en compte 100% des desiderata de l'employé désireux d'évoluer?

Il s'agit de commerce, vendre une force de travail contre un salaire, alors oui, on va toujours faire au plus offrant et au moins cher. Et non, il ne s'agit pas systématiquement d'esclavage.

Après, oui, il est intéressant de se demander si c'est normal d'enchaîner les expériences précaires à 40 ans ou que la réorientation forcée soit votre seule issue après 15 ans d'activité, et si apprendre à faire son CV est vraiment utile face à un marché de l'emploi en pleine sinistrose.