Thursday, January 18, 2007

Intégration - Hibernation

Hier aussi c'était journée séminaire de présentation de GrosseBoîte. Notre pote la RH a décidé de recommencer à faire des journées d'intégration pour les nouveaux arrivants. Perso, je dis "pas bête" parce que GrosseBoîte est vraiment une très groooooooosse boîte, qui existe depuis plus de 20 ans, victime du "tout le monde sait ce que c'est mais personne sait ce que ça fait".

Sur la papier, la RH a tout juste. Doivent intervenir le DRH, la RRH (non, ce n'est pas la même chose), des responsables de pôles, des responsable de business-units, le responsable du département du pôle juridique, et des gens super calés dans les métiers du conseil et de la banque pour leur donner envie de rester.
Bin ouais, la banque et le conseil c'est super vendeur, donc le petit mec qui rentre se dit, je vais pouvoir faire ça plus tard et il reste plus longtemps chez nous.

Théoriquement, c'etait du tout bon donc.

Dans les faits je me suis retrouvée quelques années en arrière en plein cours d'amphi sur l'évolution de la Common Law au 18ème siècle et son impact au niveau de la législation européenne.
Des intervenants qui parlent, qui font des grands moulinets avec les bras, qui commentent des slides (on avait plus vite fait de les lire nous-même) sur un ton monocorde et un public qui posait des questions auxquelles personne n'avait de réponses.

Phase marrante : 1er intervenant le DRH a qui incombe la lourde tâche d'annoncer que le PDG de la boîte qu'ils viennent d'intégrer vient, lui, de partir. Et oui. On a appris le matin même totalement par hasard que le PDG a quitté la boîte il y a 2 jours alors qu'il était en fonction depuis moins de 2 ans.
Alors, pour le coup, le DRH a fait simple "oui, alors quant au départ du PDG (les nouveaux intégrés se regardent avec des yeux de merlans, dans le plus pur style "quoi?????") GrosseBoîte a décidé de ne pas faire de commentaires".
Su-per. Après il a lu ses slides, il nous a invité à lire 2-3 paragraphes en nous disant que GrosseBoîte avait bien dû nous faire subir des tests de lecture à un moment donné et qu'on pouvait donc le faire. Chouette.

Après, intervention du chef du département des techniciens de maintenance qui a duré 2H. La population de nouveaux arrivés étant composée à 99% d'ingénieur études et développement ainsi que d'administrateurs syst et réseaux, je n'en vois pas l'utilité. Mais c'est pas grave. Les gens ont quand même eu des questions à lui poser, comme quoi les gens sont géniaux.

Enfin bref. Moi qui tenais tellement à y assister parce que j'en avais marre de ne pas connaître mon client, je n'ai pas été déçue du voyage. Je connais très bien mon client maintenant.
C'est une Grosse Boite sans PDG, avec un DRH un peu marrant, un super gros pôle de techniciens de maintenance et un service juridique en bêton armé.

Ah oui et j'allais oublier. GrossBoite va donc avoir une structure low-cost (un pool d'informaticiens bac+2 pas chers) à la demande d'un de ses clients. Ils ont déjà fait ça pour les techniciens de maintenance : en gros, si le technicien est mal noté pendant une intervention chez le client, il n'est pas payé.
C'est bien ça réduit les coûts. GrosseBoîte est tellement dans le baba financièrement parlant qu'ils n'en sont plus à faire du bénef mais à essayer de sortir du négatif pour ramener les compteurs à 0.
Ca m'a fait penser à qd j'étais jeune, à la fac, sans job précis et que le but c'était pas d'avoir de l'argent sur le compte, mais de ne pas trop avoir d'aggii (aggios au pluriel, oui je me la pète).

Donc, ils vont aussi faire une low-cost d'informaticiens bac+2. Je ne sais pas trop comment ils vont s'y prendre, mais en tous cas c'est nous qui allons les recruter.

Nooooooon je n'ai aucun pb de conscience à me dire que je vais embaucher des mecs pour un salaire minable rien que parce qu'un client le demande. Noooooon ça ne me pose aucun problème de me dire que c'est parce que GrosseBoite est super dans la merde et qu'elle ne peut pas dire au client que nan mais ça va pas?

Ce qui me fait peur là-dedans c'est le turn-over de malade qu'on va sans doute se taper et les techniques de fidélisation pas piquées des hannetons qu'on va devoir inventé.

M'enfin bref. On n'y est pas encore.

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